Nicolas Quintin : Webinaire sur la transformation numérique dans la PME

Dernière modification le 25 mars 2024 à 14:47.

Temps estimé pour la lecture de cet article : 29 min

Qu’est-ce qui freine les dirigeants de PME à entreprendre leur transformation numérique ?

La peur ? 

L’ignorance ? 

Le manque de ressources financières ?

La méconnaissance des technologies d’aujourd’hui ?

À l’occasion de cette cinquième séance en direct portant sur la transformation numérique des entreprises, je reçois Nicolas Quintin, aka « CIO On Demand ».

Après avoir occupé des positions diverses chez des fournisseurs de technologies mais aussi un grand manufacturier aéronautique – pas Bombardier ! ? – , il a eu pendant 10 ans un rôle clé chez un éditeur de système ERP québécois, notamment en ventes et développement de partenariats.

Cette vaste expérience lui donne aujourd’hui un regard unique sur les enjeux de la transformation numérique.

Dans cette discussion, il est notamment question de l’utilisation de capteurs IOT sur des camions de collecte des déchets dans des municipalités. Nicolas nous raconte les effets directs de l’utilisation d’une telle technologie.

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Par ici pour le webinaire complet :



Transcription intégrale

Bienvenue à cette cinquième séance en direct.

Ce matin, je reçois Nicolas Quintin.

Nicolas, bon matin.

Bon matin, Simon.

Écoute, je t’avais fait un petit pari « offline » qu’on n’aurait pas de problème de son cette fois-là. Puis, c’est un pari assez audacieux.

Oui, tout à fait.

Je vais peut-être me faire barrer de Facebook si jamais je dois l’assumer. Mais bon, écoute, je te remercie de ta patience.

Puis, dans nos petits enjeux de technique de début de séance en direct, c’est des choses qui arrivent. Puis, on n’a pas la prétention non plus d’être des diffuseurs professionnels comme Radio-Canada ou autres stations de ce monde.

Tu l’apprends à la dure, mais c’est parfait, ça.

Écoute, donc, juste un rappel pour tout le monde. L’objectif de ces séances-là, c’est de démystifier un peu le numérique, la transformation numérique des entreprises. D’apporter un angle de vulgarisation pour les gens qui sont dans les entreprises et qui seraient potentiellement intéressés ou, en fait, qui sont impliqués dans une transformation numérique ou qui seraient potentiellement intéressés à le faire.

Moi, je n’ai pas la prétention de tout connaître dans cet univers-là.

Je me considère un peu plus comme un généraliste.

Puis, l’idée pour moi de ces séances-là, c’est d’aller chercher différents spécialistes ou différentes personnes qui réussissent à amener un angle particulier, à te donner un point de vue particulier.

Puis, toi, au fond, évidemment, le passé que tu as eu dans les dernières années dans l’industrie du logiciel ERP, évidemment, ça m’a accroché beaucoup. Puis, c’est un peu pour ça que j’ai jugé bon que tu sois sur notre liste d’invités.

Écoute, je te laisse te présenter une deuxième fois, parce que tu l’as fait la semaine passée.

Mais les gens, ils ne m’entendaient pas, donc ça ne compte pas.

Puis, on va demander peut-être aux gens de confirmer dans les commentaires que le niveau sonore est bon, sans problème.

Étant donné l’ampleur de notre pari, j’y tiens aux confirmations, ça, c’est certain. Puis, j’espère que je ne regretterai pas d’avoir eu la sagesse de ton invité d’hier, Mathieu, de ne pas m’être présenté sur place, mais je suis convaincu que le son est bon.

Bon, excellent.

Bien, écoute, merci beaucoup, Simon, pour l’invitation.

Moi, brièvement, mon parcours, j’ai fait l’université à Sherbrooke, une université que j’ai adorée, surtout avec le programme des stages co-op, qui est vraiment une richesse qui a réussi à me garder motivé sur les bancs d’école.

Par la suite, j’ai travaillé cinq ans chez Pratt & Whitney Canada. Essentiellement, j’ai travaillé comme analyste financier.

J’ai travaillé en logistique dans les départements de « service engineering » et aussi au département des ventes de moteurs usagés comme adjoint, dans le fond, « Helper » pour les vendeurs.

Et j’ai terminé avec un deux ans au AOG Center, qui veut dire « Aircraft on Ground ». J’étais la personne qui répondait à la ligne 1-800 quand il y avait un avion qui ne pouvait pas décoller pour prendre en charge un peu l’événement du client, m’assurer qu’on comprenne bien, dans le fond, c’était quand son prochain vol qui était cédulé, c’était quoi les impacts et qu’on mette un plan d’action rapide en place pour permettre à l’avion de redécoller.

Donc, j’étais l’intermédiaire qui faisait les communications avec le client. Puis, qui s’assurait que tout le monde soit bien orchestré pour le bénéfice du client.

OK.

Ça, j’ai solidement trippé.

Puis, après cinq ans dans la très grande entreprise, j’ai eu l’opportunité d’aller vers un auteur intégrateur d’une solution ERP québécoise, où est-ce que j’ai passé presque dix ans, dans le fond, qui a été dix très belles années, où est-ce que j’ai eu la chance de rencontrer de une à deux PME manufacturières ou entreprises de services par semaine pour aller vraiment comprendre comment est-ce qu’ils font, dans le fond, pour s’organiser à l’interne.

C’est quoi leur plan de développement stratégique?

C’est quoi leurs enjeux?

C’est quoi les indicateurs de performance, leurs processus d’affaires clés ?

Pour m’assurer que l’ERP qu’on proposait était bel et bien une solution à leur réalité.

Ça m’a permis de comprendre plusieurs façons de faire en entreprise.

C’était un super, super bagage, des belles rencontres, avec des gens. Autant les gens de plancher, les gens qui sont directeurs, plus opérations.

Beaucoup dans les sélections ERP, il y a l’élément comptable qui est là souvent.

C’est les gens de comptabilité qui vont prendre le lead dans le dossier.

Le fait d’avoir été analyste financier chez Pratt avant, de les avoir fait mes fins de mois, mes « work day 1 », « work day 2 », écritures de journal, ça a été un bon, très bon apprentissage au préalable pour moi.

Quand tu prononçais le mot débit crédit, tu savais c’était quoi?

Exactement. Je ne sortais pas mes deux. J’avais deux cartes de débit crédit. Je n’avais pas de l’air coco ! 🥚

J’ai toujours été du genre à être dans la vente consultative.

Un des grands changements qu’on avait fait dans l’entreprise, c’est qu’on avait arrêté dans le fond d’avoir des « vendeurs » et on avait des gens qui étaient chargés de projets.

Les ventes s’effectuaient avec les gens qui étaient en mesure d’élaborer une architecture pour le logiciel, un plan d’intégration, une charte de projet, puis vraiment de monter eux-mêmes parfois avec l’aide des formateurs intégrateurs, mais monter eux-mêmes leur démo pour bien comprendre la réalité des clients et s’assurer de ne pas avoir une démo vanille qui est présentée d’un client à l’autre sans que les enjeux importants pour chaque entreprise spécifique soient vraiment adressés.

Ça a été un des grands points clés.

Par la suite, une fois que l’acquisition de nouveaux clients était faite, je gardais le rôle de chargé de projet.

J’approuvais, je challengeais les clients et je raffinais autant que possible les analyses d’intégration pour m’assurer que c’était bel et bien le meilleur qu’on pouvait offrir aux clients et que c’était aussi ce avec quoi je m’étais entendu avec les entreprises.

Puis, je faisais vraiment les rapports d’avancement par la suite pour tenir le client jusqu’au go-live, jusqu’à sa satisfaction totale.

On parlait beaucoup de « customer delight » à ce moment-là. Il y avait une approche que tu n’étais pas juste là pour faire la vente, mais t’assurais un peu le suivi contrôle qualité par la suite. Tu t’assurais que le client en bout de ligne était content.

Exactement.

J’ai fait 10 belles années là-bas. Les trois dernières années, j’ai été actionnaire de l’entreprise.

J’ai touché à plusieurs autres chapeaux aussi dans l’entreprise.

C’était une super belle expérience.

J’ai quitté et j’ai eu la chance aussi de faire un court lapse de temps. J’aurais aimé y rester, mais ce n’était pas possible dans certaines circonstances. Chez Nubik, un super bel intégrateur Salesforce, où j’ai appris plein d’autres plateformes technologiques, c’est une entreprise qui sont maintenant rendues je pense 130 employés.

Tout le monde travaille de la maison.

Les outils de collaboration numérique mis en place pour permettre le télétravail d’une belle gang comme ça, c’était un super apprentissage, une très belle expérience.

Oui, c’est ça. Ils ont eu une croissance très rapide quand même, Nubik, et ils ont une belle visibilité en ce moment sur plusieurs plans, je pense. L’aspect justement du télétravail, je pense, ça leur a donné une belle visibilité dans les médias et probablement attiré un paquet de monde qui est intéressé par le modèle.

Absolument.

Pour la qualité balance vie et travail, quand je voyais des grosses tempêtes de neige que tout le monde était bloqué sur les routes, quand je pense au coronavirus en ce moment, les adeptes du télétravail, eux, ils sont un peu choyés.

Exactement.

Je pense que c’est un des débouchés pour l’avenir du travail.

Oui. Nicolas, aujourd’hui, tu as eu cette expérience-là chez Nubik. Aujourd’hui, tu es rendu où?

J’ai terminé dans le fond Nubik en novembre dernier.

Ensuite, je me suis un peu questionné, me demander, bon, il fallait que je sorte un peu du monde ERP, concrètement. Je me demandais qu’est-ce qui serait une suite logique pour moi.

Dans mon expérience, ERP, aussi, j’avais développé une grosse expertise au niveau environnemental. Donc, toutes les entreprises qui sont dans la collecte et dans le traitement des matières résiduelles. Donc, tout ce qui était le monde vert, j’étais dans quelques associations là-dedans.

Puis, un jour, je pense que je te l’avais dit la dernière fois, c’est ma tout petite Kellyanne, qui est dans une classe nature qui a quatre ans, qui m’a dit :

« Papa, ma mission, c’est de sauver la planète. »

Je me suis dit, comment est-ce que je peux rester dans le domaine vert, aider un peu dans ce sens-là

par la bande?

Donc, avec l’industrie 4.0 que j’ai vu passer, surtout lors des ateliers de DEL, de Développement économique Longueuil, j’ai assisté à quelques conférences qu’ils organisent qui étaient très bien faites.

Ce que je me suis rendu compte, c’est que la technologie, souvent, ça va être égal à des économies.

Puis, quand on fait des économies, ça est égal à l’écologie. Donc, l’écologie, c’est un… Dans le fond, j’y voyais un prolongement du virage ou du mouvement en vert avec l’application des technologies.

Je me suis dit, 4.0, c’est une bonne suite logique pour moi.

Donc, toi, dans le fond, l’expérience que tu as eu à rencontrer pendant à peu près 10 ans, tu sais, des dirigeants d’entreprise ou des gestionnaires de haut niveau de l’entreprise à un rythme de 1 à 2 par semaine, là, ça t’amène à conclure ce fameux, j’allais dire, un triangle du virage numérique. Donc, technologie, ça t’amène des économies qui forcément aussi t’amènent vers du sans-papier ?

Exactement. Diminution des coûts d’énergie, du gaspillage de temps de travail aussi qui peut occasionner d’autres dépenses.

Tu sais, je pense entre autres à un méga beau projet sur lequel j’avais participé en collaboration avec un partenariat que j’avais développé avec une entreprise qui s’appelait Aberto Wireless.

Eux, dans le fond, ce qu’ils avaient fait, c’est qu’on était avec eux dans la collectivité avec des matières résiduelles au niveau municipal.

Donc, on gérait des flottes de camions de poubelle puis pour optimiser les routes, ce qu’on avait fait dans le fond, c’est eux qui l’avaient développé.

Je l’avais travaillé en partenariat avec eux puis moi, je revendais leur produit.

C’était comme une carte dans le fond à vol d’oiseau où est-ce que ça ressemblait à un jeu de Pac-Man un peu. Où est-ce qu’il y avait des petits points rouges un peu partout pour chacun des points de collecte, soit la collecte qui était ad hoc pour les demandes de « roll-off ».

Quand tu refais ton bardeau d’asphalte sur ton toit, tu demandes un conteneur, ça dure deux semaines, il faut aller l’échanger pour faire des retours ou la collecte des poubelles directement.

Donc, à chaque matin, les chauffeurs, on avait installé des tablettes.

Je pense qu’il y avait au-dessus de 500 camions qui étaient installés à un moment avec ce système-là où est-ce que les camionneurs, dans le fond, pour économiser de l’essence, le coût au kilomètre ou à l’heure d’un véhicule comme ça, c’est énorme.

Donc, on optimisait les routes et à chaque fois que les levées étaient effectuées, on avait installé des capteurs sur les bras de levée des bacs, le bras de levée des camions.

Puis les points, ça nous permettait avec une séquence qu’on avait prédéterminée, il fallait que le bras latéral passe du haut vers le bas, il fallait qu’il reste vers le haut pendant trois secondes pour être sûr que ça allait « shaker » avec tout le stock qui tombe.

Mais à ce moment-là, on faisait tourner les points du rouge au vert.

Donc, ça permettait aussi avec des moyens numériques, par exemple, pour les municipalités de visualiser et contrôler l’évolution en temps réel de la collecte des matières résiduelles dans leurs municipalités.

Donc, le traitement des plaintes par la suite avec les citoyens, c’était grandement amélioré.

Fait que je me suis dit, dans le 4.0, c’est plein de belles initiatives comme ça.

Ça me permet aussi de contribuer à ce mouvement-là à ma manière au niveau numérique.

Puis, tu sais, c’est vrai que tout le monde d’Internet des objets puis les capteurs, ça ouvre des possibilités énormes. Tu sais, je pense qu’on n’a encore rien vu.

Moi, en fait, souvent, quand je vois des nouvelles applications de tout ça, je me dis, tu sais, c’est génial.

C’est ça, c’est génial.

C’est pas toi, d’ailleurs, qui parlais de l’utilisation des capteurs de même sur des caisses de bière?

Non.

Non?

Non, ça, avec des puces RFID, j’imagine, c’est les capteurs de bière ou…

C’est qui qui m’a raconté ça?

En tout cas, il y a quelqu’un qui m’a parlé de ça.

OK.

En tout cas, peu importe.

Donc… C’est comme ça que je me suis vraiment intéressé et je veux poursuivre dans cette direction-là. Tu as ce fameux triangle technologie-économie-écologie.

Dans le fond, toi, c’est quoi le conseil que tu donnes aux gens d’entreprise qui veulent faire une transformation, qui veulent aller chercher ces objectifs-là, rejoindre, en fait, atteindre ces objectifs-là?

Un, c’est, je pense, de ne pas partir dans milliers d’initiatives sans avoirdes objectifs et sans avoir le désir profond et la vision de transformer son entreprise.

Je pense que les entreprises devraient plus structurer et mieux communiquer leur vision et leur mission. Donc, une révision d’un plan de développement stratégique, je pense que c’est un « must » comme première étape de le faire challenger par l’externe.

C’est un profond changement culturel où est-ce qu’il va y avoir…

Tu sais, j’arrivais des fois, si je reprends l’exemple de tantôt au niveau des matières résiduelles, j’arrivais avec des gens qui étaient habitués depuis 10, 15, 20 ans des fois à regarder des cartes et à prendre le fameux marqueur rouge, rose, bleu et jaune pour tracer des chemins et les expliquer qu’à l’avenir, bien, ça allait être un camion à asseoir, asseoir dans le fond le chauffeur champion dans un des camions pour qu’il puisse se promener et que le tracé pour la route idéale allait se faire par elle-même, bien, ça crée de l’incertitude de ces…

C’est des changements qui sont très humains.

Fait que, de vraiment amener la gang et de bien communiquer dans le fond le plan de développement stratégique, expliquer où est-ce qu’on s’en va, pourquoi on s’en va là-bas et comment est-ce que tout le monde peut travailler ensemble pour y aller, je pense que c’est un « must ».

Oui, fait que c’est tout le temps la question de je ne peux pas t’aider à te transformer numériquement si tu ne sais pas où tu t’en vas.

Exactement.

Fait que de bien se challenger, d’impliquer tous les employés dans ce processus-là, je pense que c’est quelque chose de super important.

Une fois que ça, c’est fait, la chose la plus importante, je pense, c’est de faire plein de petits projets, avoir des succès rapides, d’avoir des gains rapides, des retours sur l’investissement.

De ne pas s’engager dans la construction d’une pyramide.

Ah non, puis je pense que c’est une des grandes différences entre les initiatives pour devenir une entreprise certifiée 4.0 et implanter un ERP comme tel qui est deux choses totalement différentes tant qu’à moi.

Même si une peut faire partie de l’autre.

Un ERP, ça peut être un projet parfois monstre et énorme qui n’en finit pas de ne pas finir.

Tandis que dans le 4.0, ça peut être plusieurs petites applications qui viennent se connecter directement.

On parle beaucoup de « best of breed ».

C’est impossible, je pense, d’avoir un seul logiciel qui est le meilleur dans tout et qui va tout faire autant horizontalement avec fournisseurs et clients que verticalement pour être intégré dans ton entreprise.

Donc, d’aller connecter plusieurs applications pour nourrir ce système-là, c’est une bonne façon de faire.

OK.

Selon toi, c’est quoi le principal frein ou en fait les freins principaux à l’adoption du numérique dans nos entreprises, nos PME au Québec?

Bien, d’après moi, un des plus grands freins pour les PME particulièrement, c’est un paradoxe de la poule ou de l’œuf.

C’est ce qu’ils vivent un peu. Puis, plusieurs entreprises, dans le fond, on est dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. Ils ont besoin de nouveaux talents pour devenir technos. Puis, moins ils sont technos, puis moins que les bons talents, ils veulent y aller travailler là-bas.

Ça fait que c’est par où qu’on commence ?

C’est quoi le début?

C’est quoi la fin de tout ça?

Je pense que c’est une des difficultés qu’ils ont.

OK.

Ça fait que c’est d’attirer vraiment les nouveaux talents, les jeunes, les gens en stage aussi, les idées qui peuvent sortir de là, qui viennent d’ailleurs.

Je pense que c’est super important. Puis, de leur confier des petits projets qui vont vraiment amorcer ça.

Puis, c’est de bâtir sur des petits succès comme ça qui vont finir par en attirer d’autres, qui vont faire en sorte que l’ensemble de l’œuvre va être très, très, très bénéfique pour l’entreprise.

Oui, c’est ça. Je pense que tu as raison là-dessus.

C’est que tu ne changes pas ta culture d’entreprise, pour devenir une entreprise avec une forte culture numérique rapidement.

En tout cas, je n’y crois pas beaucoup.

Je pense qu’il y a un processus d’adoption ou d’intégration.

Je ne sais pas trop comment dire ça.

Moi, je pense que c’est un choc culturel face, dans le fond, à l’héritage que ces PME-là peuvent avoir.

Tu sais, une PME qui a un héritage que ça fait 20, 30 ans, 40 ans qu’ils sont en affaires.

J’en ai visité plusieurs de ce type-là.

Puis, le « legacy » c’est que si l’héritage, dans le fond, qu’ils traînent de leur façon de faire, de comment ils sont toujours démarqués, bien, des fois, c’est dur de s’en sortir et de justifier pourquoi est-ce qu’on ferait les choses différemment un peu.

Puis, il y a une réalité aussi, c’est que les PME manufacturières ou les PME de services aussi, ils ont des moyens financiers qui sont limités. Donc, puis, moyens financiers, c’est aussi temps de travail parce que le temps, c’est de l’argent aussi.

Ah, c’est ça.

Ça fait que de justifier des investissements dans ce sens-là, autant en temps qu’en dollars, pour les PME, bien, il faut que ça soit très stratégique puis aligné avec notre plan.

Oui, tu sais, moi, je te dirais, les derniers mandats que j’ai faits de sélection ERP, le coût de la solution, mettons, tu sais, les services puis l’achat du logiciel, c’était pas tant la raison principale du choix, mais l’implication que l’entreprise devait avoir dans le projet, les solutions qui sont arrivées en disant, tu sais, clairement, vous devez vous impliquer fortement, attendez-vous, à ce que pendant 12 mois, vous allez être impliqués beaucoup, là, ça, moi, tu sais, ça, ça, ça les faisait capoter

Puis dans certains cas, c’est ce qui a éliminé certains fournisseurs parce que ils préféraient aller dans une approche de logiciel où, tu sais, notamment les systèmes « cloud » aujourd’hui, toute la phase de configuration d’implantation est simplifiée, il y a des nouveaux paradigmes.

Ils mettent en place, tu sais, ils sont configurés selon des meilleures pratiques, ça fait que ça réduit quand même de façon importante l’implication de l’entreprise puis je pense que tu as raison là-dessus, c’est un facteur super important dans, en fait, très, ils sont très sensibles à ça.

Absolument, c’est essentiel pour eux.

Puis moi aussi, c’était un des freins qui m’a fait puis, tu sais, oui, puis dans un autre sens, moi, je trouve ça professionnel puis je le faisais dans mon ancien emploi lorsque j’étais au niveau des ERP de faire se commettre les gens avec qui est-ce que je faisais des propositions.

Donc, avant de faire une proposition, on faisait toujours une charte de projet dans laquelle les parties prenantes et avec leurs rôles et responsabilités étaient décrites puis on les faisait se commettre un certain nombre d’heures par semaine juste pour avoir une prise de conscience qu’il va falloir qu’il y ait du temps libéré.

Puis ça mérite d’être transparent puis de dire, regarde, tes responsabilités, c’est ça, tu as besoin de faire ça.

Attends-toi… Il faut que tu t’attendes à faire ça.

Absolument. Excellent.

N’hésitez pas à intervenir.

Évidemment, Nicolas, il est là. Il est pleinement ouvert aux commentaires.

Absolument.

J’aime ça aller champ gauche s’il faut revenir après.

Nicolas, on a-tu parlé des mythes?

Je pense que non. Le plus grand mythe dans le fond, je pense que c’est vraiment que ce n’est pas un mythe, le virage numérique.

Ça existe.

Ce n’est pas juste un terme marketing qu’on entend à gauche et à droite.

On a un retard technologique relativement important je pense ici quand on pense par rapport à la compétition qu’on peut avoir entre autres de l’Allemagne, de la Corée du Sud, de plusieurs autres pays.

Donc, c’est un mouvement qui est bel et bien en branle.

Ça a un impact sur la société autant les gens comment ils vivent et je pense que les entreprises se doivent de faire un virage de passer d’une entreprise orientée produit à une entreprise orientée client.

Donc, oui, ça existe, c’est bel et bien là et pour s’orienter client, favoriser notre expérience client, se rapprocher du client par rapport à la prestation de service ou de livraison des biens, le numérique, je pense que c’est un essentiel pour le faire de façon rentable et efficace.

OK. Intéressant.

Peux-tu me parler un peu, toi, des entreprises avec lesquelles tu as travaillé dans le passé puis les initiatives de transformation numérique qui ont suivi.

Après le fait, six mois, un an après, deux ans, c’est quoi les impacts réels des transformations numériques? C’est-tu, c’est quoi, l’économie, est-ce qu’elle est réelle?

Y a-t-il eu des impacts plus négatifs?

Qu’est-ce qu’il en est concrètement?

Je pense qu’il n’y a pas de monde parfait. Des impacts négatifs dans l’ERP. J’en ai vu quelques-uns. Des impacts très positifs, j’en ai vu aussi, il y a des très, très, très belles histoires.

Je pense qu’il est important quand on fait une transformation numérique, quand on veut l’entreprendre, les impacts qui doivent être visés, ce n’est pas des gains de 5, 6, 7 % en augmentation de la productivité, c’est du 40, 60 % de productivité qu’il faut viser.

Puis, d’y aller vraiment dans des changements qui sont fondamentaux, ce qu’on veut souvent, ce n’est pas créer des « jobs », c’est créer de la richesse.

Ce qui est essentiel, c’est vraiment de soit garder le même niveau de chiffre d’affaires en réduisant le personnel ou encore mieux, à l’inverse, d’avoir généré une croissance d’entreprise, se préparer à cette croissance-là, mais en gardant la même masse salariale, le même « overhead » aussi.

Donc, de créer de la richesse par rapport à ça.

Moi, j’ai vu, c’est un des dossiers les plus « funs » où est-ce qu’on parlait de stratégie avec les clients et ils m’expliquaient qu’ils étaient dans un mode de croissance des 20, 30, 40, 50 % par année.

Et puis, ce qui est essentiel en entreprise, c’est d’être bien équilibré.

Souvent, on a trois grands secteurs dans chaque « business ».

On va avoir les ventes, qui est le poumon, l’oxygène qui rentre dans chaque entreprise, les opérations pour pouvoir livrer dans le fond ce qui a été vendu et on a les financespar la suite.

Puis, d’avoir un bon équilibre, que le niveau de vente et la capacité de production suivent, je pense que c’est essentiel.

Puis, au niveau autant d’apporter les ventes avec des implantations CRM, même si les CRM ne font pas de vente, c’est pour gérer des relations clients.

Ce n’est pas pour nécessairement « closer » plus de ventes concrètement.

Ça demeure les vendeurs qui sont là pour ça.

Puis, augmenter les capacités de production.

On a travaillé avec des clients qu’au niveau de la planification de production, un des grands enjeux qui existent de plus en plus, c’est que les gens veulent des biens, des biens fabriqués sur mesure.

Donc, sur les planchers de production, ce qu’on constate, c’est des mixes de production qui sont totalement différents.

Donc, d’une production à l’autre, les temps de « setup » peuvent être beaucoup plus compliqués.

Donc, ça, c’est des projets quand on a travaillé sur des planifications de production, des projets MRP aussi.

Je pense qu’au niveau de la capacité de production, ça a été très, très, très, très bénéfique.

OK. Intéressant.

Il nous reste quelques minutes. Je voulais te donner l’opportunité un peu de mentionner les références ou les experts que tu recommandes de suivre.

Donc, je travaille en ce moment un peu avec M. Philippe Latour de Groupe Latour qui a une très belle expérience au niveau stratégique dans les entreprises manufacturières où est-ce qu’il fait de l’accompagnement stratégique.

Donc, ça, c’est une bonne personne.

J’ai rencontré aussi Éric Lépine qui est un expert dans le domaine 4.0.

Je vais prendre un café avec, discuter un peu de son « background » où est-ce qu’il a travaillé pendant un bon bout de temps chez Bridgestone et qui m’a donné des très belles références, des super beaux points de vue sur l’avenir du numérique.

Il y avait Dunin Technologie à Sherbrooke. Je pense que je t’en avais parlé l’année dernière fois quand les gens ne m’entendaient pas. Serge Dumoulin, dans le fond, qui est le président là-bas.

Quelqu’un avec qui je m’entends très, très bien. Il a une super belle vision et il a su raffiner son offre de service avec quelques produits à haute valeur ajoutée dont des configurateurs de produits web et des planificateurs de production.

Il y a un de tes prochains invités aussi que j’apprécie beaucoup.

C’est un de mes amis, Éric Paul, au niveau du e-commerce parce que les gens s’intéressent aux nouvelles plateformes de e-commerce Amazon, entre autres.

Comment se faire accompagner, intégrer les meilleures pratiques d’affaires dès jour 1 ?

Je pense qu’Éric, c’est une excellente source d’informations.

Par rapport à ça, il y a une dernière petite que j’aime beaucoup, Synope Technologies. Ça sort un petit peu, je pense, de ce que les PME manufacturières vont utiliser pour leur chaîne de production et autres.

C’est une compagnie qui est québécoise manufacturière d’IoT, mais vraiment pour la gestion chauffage et climatisation.

Ah, c’est ça. Ce n’est pas eux autres qui font des thermostats Wi-Fi?

Exactement, oui.

Je les avais regardés beaucoup dans le temps.

Oui, je connais très, très bien l’entreprise. J’ai fait un stage là-bas. Je connais les gens, les actionnaires de l’entreprise et des gens qui y travaillent. Super belle culture et c’est des produits à la fine pointe de la technologie. J’apprécie beaucoup, beaucoup.

Il y a un autre que j’ai rencontré aussi récemment, GLM Conseil. Des gens avec Benoît Cormier que j’ai discuté brièvement. Hyper allumé, super intéressé, beau background et puis ses autres collègues aussi dont Serge Caouette que j’avais rencontré. Une belle gang.

Oui, GLM, ils sont très…

C’est vraiment un des premiers joueurs dans le monde du 4.0. Je sais que Benoît a été pas mal impliqué dans des formations MPA. En fait, moi, je suis allé aussi dans une formation chez Expansion PME avec Masterville et c’était Benoît qui l’a donné. Il a vu pas mal de paysages, comme on dit.

Ah non, exactement.

Il a de l’air à avoir des idées qui sortent du cadre ordinaire et souvent, c’est ça que les entreprises ont besoin.

Oui.

Excellent.

C’est le moment de te mettre en valeur un peu plus. As-tu un « pitch » de vente ou de quoi annoncer ou en fait, on invite évidemment les gens à se connecter avec toi sur LinkedIn, à suivre le Groupe Latour aussi.

Dans le fond, ce que j’offre comme service à l’heure actuelle, c’est vraiment de m’entourer des bonnes personnes autant au niveau stratégique avec Philippe présentement et de faire les audits numériques.

Donc, là où est ma grande force au niveau des audits, ce qui est super important, c’est de ne pas y aller avec une seule personne.

Donc, je m’entoure de gens qui vont travailler avec moi pour que les différents points de vue, les différents « backgrounds » puissent être mis dans le fond dans cet audit numérique-là.

Puis, le plus important, je pense que c’est la phase 2 maintenant des audits qui est sélection de système et mise en place.

Donc, pour ce qui est de mise en place et sélection de système, de certains logiciels, c’est là que je pense que j’ai une belle expertise. J’ai une belle compréhension de la réalité des PME aussi pour en avoir visité plusieurs.

Donc, c’est là que je travaille le plus, que j’apporte le plusde valeur aux clients.

Bien, on te souhaite tout le succès que tu mérites et je suis certain que ça va arriver.

La seule question, c’est quand et à quelle vitesse?

Exactement.

Bien, on travaille fort là-dessus. Je suis d’ailleurs dans mes premiers mandats que je travaille avec des entreprises manufacturières. Ça fait que, ça décolle, c’est le fun, j’ai beaucoup de plaisir.

Super. Nicolas, merci beaucoup de ta présence.

Je pense qu’on a eu un super beau « live ». Si on se fie au nombre de personnes en ligne, en tout cas, c’est mille fois mieux que la dernière fois concernant le problème de son.

Donc, bien, écoutez, je remercie tout le monde qui a été présent, la participation.

J’en profite pour annoncer la prochaine personne qui va être là la semaine prochaine. J’ai le plaisir de recevoir David Grégoire. David va venir, même si ce n’est pas sa spécialité, va venir nous parler un peu de reconnaissance faciale.

C’est une technologie que lui, il a évaluée pour certains de ses projets. Puis, même, je sais que quand il a quitté l’aventure OWG, il a jonglé avec l’idée de développer un produit autour de ça.

Puis, ça porte évidemment, ça soulève évidemment bien des enjeux sur le plan du consentement.

Puis, ça, en fait, lui, il a fait des appels dans certains…

Il va nous en parler, mais dans certaines industries, notamment dans l’immobilier pour voir qu’est-ce que ça implique au niveau consentement et comment ça peut s’articuler… En fait, comment ça peut fonctionner concrètement.

Donc, ça, ça va être mardi prochain à 11h. Fait que, soyez là. Vous pourrez évidemment l’écouter en différé aussi.

Je pense que ça va être pas mal intéressant.

David est aussi un gars de la région ici. Il habite, en fait, à peu près 400-500 mètres d’ici.

Ça va être pas mal intéressant.

Bon, on va suivre ça.

Oui, super. Alors, merci tout le monde.

Excellent. Bonne job, Simon.

Merci beaucoup.

Oui, bye-bye.

Bye-bye.

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Écrit par Simon Chamberland

Simon oeuvre dans l'univers numérique depuis 1997. Il possède plus de 20 ans d'expérience de conseil en gestion et technologies. Il s'est donné comme mission d'être constamment au-devant pour permettre à ses clients d'amorcer et accélérer leur transformation numérique. Il est l'humain derrière L'Éclaireur. Pour le rejoindre sur LinkedIn.

mars 11, 2020

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